Vous pensez peut-être que les valeurs ESG (Environnement, Social et Gouvernance) ont évolué et qu’il ne s’agit plus désormais d’appliquer simplement des exclusions. Pourtant, une sélection judicieuse des portefeuilles reste une part essentielle de l’élaboration de stratégies éthiques.
L’appétit pour l’investissement durable n’a jamais été aussi marqué. Qu’il s’agisse d’une sensibilisation accrue de la société à la suite de la pandémie de Covid-19, des phénomènes météorologiques défavorables qui émaillent les bulletins d’information ou du dernier épisode de La Planète bleue, les individus sont devenus plus conscients des questions de durabilité et veulent utiliser leur pouvoir d’achat pour soutenir les entreprises qui se soucient d’un avenir plus vert.
Mais comment les investisseurs parviennent-ils à aligner leurs préférences en matière de développement durable sur des décisions financières concrètes ? Tout dépend de leur approche.
Pour beaucoup, l’univers de l’investissement durable peut être un espace confus et chargé de jargon. Il n’existe pas de méthode unique pour faire les choses. L’intégration de préférences durables englobe plutôt une série d’approches qui n’ont cessé d’évoluer au fil des ans.
Pour clarifier le sujet, nous avons développé le cadre de l’investissement durable de Morningstar, un moyen simple de comprendre les motivations des investisseurs à rechercher des investissements durables et la gamme d’activités associées à chaque approche.
La voie de l’exclusion
L’application des exclusions est généralement considérée comme l’une des approches les plus directes que les investisseurs peuvent adopter lorsqu’ils choisissent d’investir de manière durable.
Comme indiqué ci-dessus, il s’agit de l’exclusion délibérée des investissements dans les entreprises, les industries ou les secteurs susceptibles d’avoir un impact négatif sur la planète ou la société, comme ceux liés aux combustibles fossiles ou au tabac, par exemple.
Les exclusions ont également évolué au fil des ans, car de plus en plus d’investisseurs prennent conscience de la manière dont le comportement négatif des entreprises sur les questions ESG peut nuire à la valeur actionnariale et avoir un effet préjudiciable sur le monde qui nous entoure.
Au cours de ce que certains pourraient appeler la période d’investissement « éthique », des années 1700 aux années 1960, l’application d’exclusions signifiait généralement l’exclusion des secteurs du « péché » tels que l’alcool, le tabac, les jeux d’argent, la pornographie, et les exclusions liées à la foi.
Une ère d’investissement « socialement responsable » a débuté dans les années 60 et s’est poursuivie jusqu’au début des années 2000, se concentrant sur les aspects d’investissement des questions sociales spécifiques de l’époque telles que les armes controversées, l’énergie et les armes nucléaires, les droits civils et l’éthique des affaires. Cette approche était une réponse à divers conflits, catastrophes industrielles ou régimes oppressifs dans le monde.
Ce n’est qu’au début des années 2000 que les exclusions « durables » et « ESG » sont devenues courantes. Mais ce n’est que vers 2018 que le monde de la gestion de fonds a commencé à s’en préoccuper. Les sociétés de gestion qui disposent d’une expérience de cinq ans en matière d’ESG sont parmi les plus expérimentées de leurs pairs. Mais cinq ans restent un temps court au regard d’un horizon d’investissement de long terme.
Quoi qu’il en soit, ce phénomène doit beaucoup aux efforts déployés par les services financiers pour s’aligner sur les objectifs de développement durable des Nations unies, un cadre mondialement reconnu pour l’évaluation de l’impact environnemental et social.
Parmi les exclusions courantes dans le cadre de cette approche figurent le charbon thermique et d’autres combustibles fossiles, ainsi que les contrevenants au Pacte mondial des Nations unies qui promeut les droits de l’Homme, la protection de l’environnement et les mesures anti-corruption.
En pratique, l’application de l’une des exclusions citées à l’univers d’investissement d’aujourd’hui peut se faire sur une base absolue ou relative.
Les investisseurs peuvent considérer les émissions absolues d’un point de vue climatique ou choisir de prendre en compte les seuils de revenus en pourcentage par rapport à certains secteurs d’activité.
Quelle que soit la méthode retenue, la grande question à se poser demeure : comment les investisseurs peuvent-ils être sûrs que leurs intentions en matière de développement durable correspondent à la réalité de leurs investissements ?
Intention et Réalité : l’apport des données
L’adoption d’une approche fondée sur l’exclusion nécessite l’accès à des données ESG de qualité.
A l’heure où l’ESG fait vendre, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les sociétés de gestion pourraient être tentées de faire des promesses et de ne pas délivrer pleinement les produits « durables » qu’elles proposent ; le problème bien connu de l’écoblanchiment (« greenwashing »).
Par conséquent, l’investisseur qui choisit un fonds sur la base des exclusions déclarées (par exemple, les énergies fossiles et le tabac) a besoin d’un moyen précis afin de vérifier les déclarations de ses gérants.
Exploiter les données ESG
Morningstar propose une offre complète pour aider les investisseurs professionnels et les sociétés de gestion à consolider avec succès les données ESG dans le processus d’investissement afin de répondre aux préférences des investisseurs en matière d’investissement durable, y compris en appliquant des politiques d’exclusion.
Les investissements sont examinés à l’aide de plusieurs ensembles de données clés, ainsi que des notes de durabilité propres à Morningstar, afin de s’assurer que les préférences ESG uniques sont correctement reflétées dans les investissements finaux.
Pour en savoir plus sur la manière dont les exclusions peuvent être utilisées pour investir de manière durable, et sur l’ensemble des données et recherches ESG disponibles auprès de Morningstar, vous pouvez télécharger notre nouveau Guide d’application des exclusions ici.
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